Notre Hommage : Après avoir rendu hommage à Jean-Baptiste son père, dans la rubrique des Régaleurs pour avoir “créé” la truite de Banca, il est naturel de rendre hommage à Michel, à la fois artiste et entrepreneur, que nous avons mis dans la catégorie des créateurs, ce qui résume bien l’essence de ce qu’il est fondamentalement.
Michel et son équipe familiale ont fait de la poterie, dont la première qualité est généralement de se faire discrète pour mieux valoriser la plante, un art à part entière… Un art si sublime, que ses poteries peuvent très bien se passer de contenant.
La force des poteries Goicoechea repose sur la qualité de leur vibration. Bien entendu elles sont belles, bien entendu, elles sont bien moulées, bien cuites, bien finies. Leurs parures vont de la simplicité primitive à la sophistication contemporaine sans perdre leur esprit ; leurs textures rappellent ici la peau d’un animal préhistorique, là la douceur d’un pétale d’orchidée, et créent de l’émotion et des frissons, juste au toucher.
Cependant leur secret, c’est bien cette vibration que l’on éprouve à leur approche, comme la résonance d’un tambour silencieux, comme si elles renfermaient telles des lampes magiques, l’esprit de nos génies à nous : les laminak, la déesse Mari, et le basajaun seigneur des forêts.
Plus que de simples poteries, les oeuvres de Michel Goicoechea et de son équipe renferment du vide qui n’est pas creux, mais de l’énergie en latence, chargée des murmures de notre mythologie, du chant du vent dans les ruisseaux, des soupires romantiques de nos bergers, des caresses consolantes de nos amatxi, et du rêve des pierres dont sont faites nos montagnes.
Une fois que l’on a compris cela, une fois que les larmes vous montent aux yeux parce que ces derniers ont déchiffré dans une courbe de céramique, dans une hanse bleu vif, ou dans le sourire d’une bouche d’argile tout ce que ces œuvres disent de nous, de notre passé, de notre présent et de notre avenir… Vous comprenez alors qu’elles contiennent à jamais l’amour de ceux qui les ont faites.
D’ailleurs, Maïtena et Inaki, les enfants de Michel et de Terexa, savent depuis longtemps que les poteries comme les sentiments peuvent prendre une infinité de formes pour traverser le temps, et ils comptent bien explorer et transmettre le secret de ce précieux héritage à ceux qui viendront après eux.
En euskara Goicoechea veut dire la maison d’en haut, la maison des hauteurs, ceci explique cela…
© Franck Sallaberry pour l’Institut Pays Basque Excellence / Crédit Photo : Merci à Depuis mon Hamac by Jardiland !
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