Jean-Yves Viollier Pays Basque Excellence
Distingué au titre de son parcours journalistique, ses qualités de plume et son rôle de lanceur d'alertes à travers son blog Bisque, Bisque, Basque !

NOTRE HOMMAGE : Jean-Yves Viollier, qu’on l’aime ou pas, que l’on comprenne ou pas ses combats, est un homme talentueux, et le Pays Basque a besoin d’hommes et de femmes comme lui qui ont rafraîchi depuis quelques années le paysage médiatico-politique local, au sens propre comme au sens figuré.

En effet, sous la plume affûtée de cet ancien journaliste de Ouest France, L’Équipe puis Le Canard Enchainé dont il a eu le courage de dénoncer la partialité politique, preuves à l’appui, nous avons découvert un certain nombre d’informations qui ont fait beaucoup de bien à la vie politique locale en gelant ou décourageant les outrances et les déviances de quelques-uns ; une forme de contre-pouvoir pop en somme.

En effet Jean-Yves Viollier est un lanceur d’alertes local, d’autant plus rare et précieux que notre démocratie en a cruellement besoin dans un système politique qui, comme l’Église hélas, protège encore trop bien ses pires représentants, malgré le travail d’une justice que l’on sous finance volontairement, malgré l’intelligence d’associations éthiques comme ANTICOR ou malgré le travail formidable d’institutions comme La Cour des comptes.

Bien entendu, nous ne parlons pas ici des 80% d’hommes politiques honnêtes, mais des 20% (loi de Pareto : Balkani, Saal, Cahuzac, Dassault, Lepaon, Andrieux…), souvent ceux qui commencent par dire «  je fais confiance à la justice de mon pays » parce qu’ils la savent de leur côté, et qui semblent pouvoir faire ce qu’ils veulent et échapper à la balance de l’implacable Thémis avant que sa lance ne les rattrape… ou ne les manque.

Le problème ontologique de notre système est qu’il n’existe pas de loi contre l’incompétence, alors que tout candidat prétend détenir la bonne solution et le bon programme, et que n’importe quel individu peut se présenter aux élections (avec un casier non vierge puisque l’Assemblée nationale est revenue, lundi 24 juillet, sur l’obligation de disposer d’un casier judiciaire vierge pour les candidats à une élection…), raconter et promettre ce qu’il veut (plus il en promet à tout le monde, plus il a de chance de passer), être élu en s’alliant même avec ses adversaires (ce qui est le meilleur moyen de museler Marianne), puis installer un système de clientélisme une fois au pouvoir pour assurer sa réélection, et créer ainsi une baronnie aussi inviolable que corrompue qui l’autorise à toutes les erreurs de gestion une fois qu’il est le patron…

C’est ce phénomène qui explique d’ailleurs le nombre de villages, de départements, et de régions surendettés en France malgré les rapports de la Cour des comptes qui n’a pas encore de pouvoir coercitif.

Dans ces conditions les seules armes non létales qui nous restent sont celles de la vérité, de l’humour et de la honte qui grâce aux réseaux sociaux et à des chercheurs de vérité comme Jean-Yves Viollier peuvent alerter l’opinion et mettre au pilori ces escrocs de la république qui font que les peuples occidentaux écœurés commencent à se détourner de la démocratie aujourd’hui en rêvant à des systèmes plus autoritaires dans l’espoir qu’ils les débarrasseraient de ces coquins.

À ce titre Platon avait décrit avec une clairvoyance intemporelle comment la démocratie pouvait s’autodétruire et laisser la place aux tyrans selon un scénario qui est en train de se répéter implacablement sous nos yeux avec Trump, Poutine, Salvini, Xi Jinping, Bolsonaro, Duterte, Kaczynski… des bateleurs politiques qui parlent davantage aux émotions et aux passions qu’à la raison et qui avec leurs prêches de pasteurs télévisés, cachent aux moutons qu’ils sont des loups (à peine) déguisés.

L’histoire nous a montré hélas que ce sont jusqu’ici les régimes portés par un seul homme ou une petite caste, mais élus paradoxalement par une majorité populaire, qui ont toujours été les plus corrompus et que l’idéal de la cité platonicienne (qui serait loin d’être idéale aujourd’hui) reste encore une utopie, même si nous sommes en droit, et même en devoir, de préserver et de nous rapprocher d’un certain optimum politique pour nos enfants…

Ainsi, si notre Institut bienveillant et politiquement neutre a pris le parti de créer de l’émulation vers l’excellence en distinguant positivement ceux qui peuvent en être des ambassadeurs dans leur domaine pour le Pays Basque, nous ne sommes pas naïfs et restons vigilants et sensibles aux grands équilibres sociétaux.

C’est pourquoi nous louons le courage, l’intelligence et l’intégrité de femmes et d’hommes comme Jean-Yves Viollier qui se dressent pour révéler et protéger la vérité avec la sagesse humble des philosophes cyniques qui n’hésitaient pas à mordre le pouvoir à travers ses riches étoffes prouvant que les hommes braves, issus du peuple, et non des sommets du pouvoir, sont les véritables gardiens d’une démocratie qui n’est pas un corps mou, mais porte toutes les valeurs héroïques qui ont fait la noblesse de notre civilisation.

Bravo donc, monsieur Viollier, vous incarnez selon nous une certaine forme d’héroïsme moderne et nous espérons que vous ferez des émules de tous les âges et de tous les bords politiques afin que la justice puisse tirer des flèches de lumière de toutes les directions, pour clouer les malveillants et préserver les bienveillants, et que le Pays Basque devienne ou reste, c’est selon, un modèle d’intégrité politique, de représentativité démocratique et de gestion vertueuse.

Car le mot vertu n’est pas un mot déplacé, dépassé ou honteux en politique ; la vertu n’est pas une faiblesse, mais une force naturelle, une armure impénétrable et légère pour celui qui la porte, une protection qu’il est temps pour le peuple de préserver de la boue, de polir et de porter à nouveau fièrement.

Alors surtout monsieur, continuez votre combat pour la vérité, et sentez-vous en droit de nous critiquer si vous le jugez juste, nous ne nous en offenserons pas et nous essaierons même d’utiliser chacune de vos flèches pour nous élever toujours plus près de l’excellence.

© Franck Sallaberry pour l’Institut Pays basque Excellence.

 

SON AUTOBIOGRAPHIE : Tout petit déjà, emmerder le monde m’a paru la plus délicieuse des activités. Et il paraît que j’avais des aptitudes, ne cessant de questionner mon entourage : « Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? ». Mes parents qui ne s’entendaient pas et auraient dû passer au maximum quinze minutes ensemble, ont mis quinze ans à divorcer et j’avais le sentiment de vivre dans un monde de non-dits et faux-semblants permanents.
Et puis un événement extraordinaire est arrivé dans un village voisin du mien. Le curé local a été surpris par un paysan en train de trousser allègrement sa femme, ce qui est tout de même plus respectable que trousser un enfant de chœur, et a été tué à coups de barre de fer par le cocu de service. Voilà une histoire qui m’intéressait autrement plus que celle de Vercingétorix ou Charlemagne qu’on s’évertuait à m’apprendre à l’école. Malheureusement, dès que je m’approchais des adultes qui évoquaient la mort scabreuse du porteur de soutane, ils se taisaient, ce qui m’agaçait prodigieusement. Jusqu’au jour où j’ai lu le récit du meurtre dans le journal local et découvert, grâce à un oncle que des gens étaient payés pour poser des questions et raconter ce qu’ils avaient vu. Ma vocation a été arrêtée : journaliste, je serai !

VOUS

Quel héros vous fascinait quand vous étiez enfant ?

J’avais le malheur d’être un très bon élève, très en avance puisque je suis rentré en sixième à neuf ans. Je passais ma vie dans les livres et mon héros était Robin des Bois. Utiliser sa force, sa ruse et son courage physique pour défendre les autres et non soi-même, je trouvais cela extraordinaire.

Quelles sont les valeurs qui vous sont essentielles ?

L’amitié et le doute. J’ai connu mon meilleur ami sur les bancs du cours préparatoire, il y a soixante ans. Nous ne sommes absolument pas d’accord politiquement et nous nous offrons de belles prises de bec, mais il peut me demander n’importe quoi et je serai là dans la seconde. Même chose pour mes amis du rugby, que je connais pour la plupart depuis quarante-cinq ans. Décider de laisser un ami sur le bord du chemin, parce que nous ne sommes plus compatibles, est la chose la plus difficile qui soit pour moi. Le doute est aussi une valeur essentielle, sans doute parce que dans les milieux du journalisme et de la politique, j’ai trop côtoyé de claironnantes certitudes. C’est le doute, la remise en cause permanente de ce qu’on croit savoir et comprendre, qui permet d’avancer dans l’existence. Mais doute ne veut pas dire indécision. En bon talonneur, une fois la décision prise, je sais être fonceur.

Quel souvenir aimeriez-vous laisser à ceux que vous aimez ?

Cabochard, colérique, capable d’une mauvaise foi abyssale, j’accepte complètement ce jugement de mes proches, du moment qu’on me reconnaît sincère dans ce que je fais. Ma grande fierté est d’aimer la même femme depuis trente-cinq ans, moi l’enfant de divorcés. Quant à ceux qui me lisent, j’espère qu’ils me décernent mentalement le titre de « vieillard le plus emmerdant de Biarritz ». J’ai quelques concurrents, mais d’après Veunac et Lafite, je suis en très bonne voie.

VOTRE TRAVAIL

Quel a été votre premier job dans la vie ?

Le plus gros producteur de fraises et framboises d’Europe se trouvait dans le village charentais où j’ai été élevé. Naturellement dès quatorze ans j’y ai travaillé pendant les vacances. Comme ma mère nous élevait seule, j’ai cumulé les petits boulots pour financer mes études, déménageur, pompiste, vendangeur, figurant dans les opérettes au théâtre municipal de Limoges, aide-cuisinier dans un restaurant parisien. Ne cherchez pas ailleurs mon ancrage à gauche. J’ai pu constater personnellement que l’imagination des patrons pour entuber leurs salariés était sans limite. Parfois, j’ai été obligé de faire le coup de poing pour défendre mes intérêts. J’en suis fier.

A quoi ressemble une de vos journées ?

À rien, puisque c’est quand j’ai l’air de ne pas travailler que je travaille le plus ! J’ai la chance de peu dormir, ce qui me fait gagner du temps. Ensuite, quand j’ai un article difficile à rédiger ou quand j’écris un livre, je pars me promener ou faire du sport pour « écrire » mon papier dans ma tête. En fait, je suis physiquement présent quelque part, mais souvent totalement absent, ce qui est pénible pour mon entourage. Ma femme me surnomme « la fée du logis » et je crois bien que c’est moqueur. En fait, je cherche le titre qui va faire rire, l’attaque qui va surprendre, l’expression insolite. Je ne me mets devant l’ordinateur que quand tout est en ordre dans ma tête.
Ensuite, comme tous les pères, je consacre beaucoup de temps à mon dernier-né, l’association RamDam 64-40, une association de citoyens décidés à se faire entendre. Il y a tellement de politiques nécessiteux que nous sommes obligés de nous montrer économes de notre vindicte ! Nous sommes désormais plus de cinquante membres, de tous bords politiques, à surveiller de près la vie publique de notre territoire des Landes et Pyrénées-Atlantiques. Nous avons parfois des engueulades magnifiques, mais qu’est-ce qu’on apprend, qu’est-ce qu’on progresse avec cette petite école de lanceurs d’alerte. Et quel plaisir de remettre aux politiques les plus talentueux chaque année, les klaxons d’or, d’argent et de béton !

Quelles sont les qualités professionnelles que vous appréciez ?

Le talent, parce que je suis un besogneux. Et j’aime aussi l’audace, l’esprit de recherche, la volonté de sortir des sentiers battus et de ne pas servir une soupe tiède aux lecteurs. Je crois au journalisme de combat, pas au journalisme de constat.

VOTRE PAYS BASQUE

Quel est votre meilleur souvenir au Pays basque ?

Je viens ici depuis 1969 et j’ai envie de dire que mon meilleur souvenir, ce sont les hommes qui peuplent le Pays basque. Pour parodier Mitterrand parlant de Roland Dumas et de Robert Badinter, j’ai eu Paris pour le tordu et j’ai le Pays basque pour le droit. Tout n’est pas parfait, sinon ce ne serait pas une société humaine, mais derrière une certaine rudesse liée à des caractères bien tranchés, il y a de la droiture, de la chaleur humaine et de la fidélité. Je plains les néo-retraités qui se sont installés ici uniquement pour la carte postale et qui mourront sans avoir compris quoi que ce soit à ce pays.

Quels sont les endroits que vous aimez fréquenter ?

C’est un émerveillement chronique d’habiter au quotidien une région qui fait rêver tous ceux qui s’y précipitent pour les vacances. J’aime tout au Pays basque, mais je crois que ce que je préfère, c’est décembre ou janvier au large de Saint-Jean-de-Luz à pêcher la daurade avec les copains. L’air est cristallin et débarrassé de toute brume de chaleur et la neige souligne délicatement les sommets pyrénéens. D’accord, parfois on se fait bien secouer par l’océan et il ne fait pas toujours très chaud, mais un bonheur ne saurait être parfait.

À quoi ressemblerait votre Pays Basque Idéal ?

Votre réponse

VOTRE QUESTION

Quelle question aimeriez vous poser si vous étiez sûr(e) d’avoir la réponse ?

Quelle malédiction frappe Biarritz pour avoir hérité d’un duo aussi improbable que Michel Veunac et Guy Lafite pour diriger cette ville ? Aurons-nous un jour un maire et un premier adjoint qui tiendront compte de leurs administrés ?