Notre hommage : À travers Iñaki Lascube, nous rendons hommage à tous ces créateurs au carrefour de l’art et de l’artisanat qui portent le double projet de rester travailler au pays dans un contexte économique souvent incertain, et de transcender leur métier pour faire de réalisations qui semblent simples a priori, un escalier, un banc, des étagères…
Des créations qui marqueront la vie de leurs utilisateurs comme de leur créateur. Comme le dit Iñaki Lascube sur son site, « ce n’est pas la peine de vivre si on n’a pas de souvenirs ». On comprend alors, la mission qu’il s’est donnée de jouer avec la matière pour fabriquer des souvenirs utiles, sur lesquels on s’assoit, on pose d’autres objets, on vit… Et l’on se met alors à regarder les objets autour de soi, en se souvenant de leur histoire, du moment de leur achat seul ou à plusieurs, et l’on comprend alors ce que Iñaki veut dire, ce qu’il a compris dont on n’avait même pas conscience avant de le connaître.
On se met alors à espérer qu’il devienne le grand créateur que l’on devine en gestation dans l’audace de son sourcil levé, dans le défi que porte son regard quand il se pose sur une belle pièce de bois, et dans la moue boudeuse de ses lèvres qui va bientôt se transformer en sourire quand ses mains vont commencer à l’attaquer pour transformer ce bloc de nature en bloc de culture, et le présent en un mélange de souvenirs de vies vécues et de vies encore à venir.
En cela, Iñaki a inventé une forme d’artisanat existentiel, quelque chose de rare.
© Franck Sallaberry pour Pays Baque Excellence.
Son Autobiographie : Je suis né le 3 Octobre 1979 à Saint-Jean-De- Luz.
J’ai grandi dans la ferme familiale à Ainhoa avec mes parents, mon frère et mon Amatxi.
J’ai souhaité devenir menuisier à l’âge de 10 ans quand, dans une foire, j’ai vu un escalier en bois. Dès l’année suivante, mes parents m’offraient un établi.
A 14 ans je commence mes premiers stages en entreprise, suivis de 2 ans de CAP BEP au lycée Cantau d’Anglet.
A 16 ans, je rentre en formation BP en alternance pour 2 ans, à la Fédération Compagnonnique d’Anglet.
Dès l’âge de 18 ans, j’ai pour but de créer ma propre entreprise avant mes 25 ans. Visant cet objectif, je commence à me constituer un parc machine en empruntant à mes parents et à mon Amatxi.
Je travaille en tant que salarié durant 6 années chez un compagnon pour rembourser ces machines et continuer d’en acheter de nouvelles.
Deux mois avant mes 25 ans, je me mets à mon compte, mon atelier installé dans un corps de ferme familiale que mon Amatxi décide de me prêter gracieusement. Au bout de 2 années, j’embauche un jeune du village, Thomas, en contrat de professionnalisation avec la Fédération Compagnonnique, puis l’année suivante, un second jeune du village, Remi, en BAC pro en alternance avec le lycée Cantau.
Actuellement, ils sont toujours salariés au sein de l’entreprise.
Pendant près de 9 ans, nous avons travaillé à la fabrication d’escaliers en tous genres et sur des chantiers tout aussi divers, ce qui nous a permis d’acquérir de l’expérience.
En Avril 2013, Fabien Itoiz me propose de le suivre sur un projet de Showroom regroupant plusieurs artisans à Biarritz, je lui réponds « oui » instantanément.
Un peu plus de 2 semaines plus tard, mon Amatxi qui nous a élevée mon frère et moi pour aider mes parents qui travaillaient, nous quitte.
Je demande alors à ma mère de me trouver des boutons lui appartenant. Sans hésiter, j’en choisis un(voir photo). Je décide alors de créer mon premier meuble en pièce unique, le bouton « Amatxi » (voir photo), en hommage.
La même année, je décide de créer ma propre marque de mobilier déposée à l’INPI, « iñaki ».
Nous signons toutes nos réalisations « iñaki » avec un fer à chaud.
Toutes nos fabrications bois avec mélange métal, inox, cuir, etc … sont issues à 100% du Pays Basque et sortent de nos ateliers d’Ainhoa, avec la collaboration d’artisans locaux pour le mariage des matériaux.
En 2017, nous créons notre propre page Facebook « meubles iñaki ».
A ce jour, le 25 Septembre 2018, mon fils Julen (15 ans aujourd’hui), démarre sa formation d’apprenti en CAP au sein de mon entreprise, avec la Fédération Compagnonnique d’Anglet.
Nous envisageons l’achat d’un terrain artisanal à Ainhoa afin de répondre à la demande de nos clients et de pouvoir former d’autres jeunes locaux.
VOUS
Quel héros vous fascinait quand vous étiez enfant ?
« Astérix et Obélix », on n’oublie pas « Idéfix ». Première BD qui m’a lancé dans les aventures : « Le Domaine des Dieux ».
Dire « Bonjour », « au revoir », « merci », « s’il vous plaît », ça paraît simple, mais ça se perd.
Dire quand « c’est bien », car on a souvent tendance à dire quand ça ne l’est pas. « Le respect, l’honnêteté et ne pas oublier de vivre. »
Quel souvenir aimeriez-vous laisser à ceux que vous aimez ?
« Mon sourire », qu’ils sachent ou se rappellent que je suis heureux. Leçon de vie de mon Père, suite à de nombreux accidents et une maladie grave, il est toujours debout, et il ne se passe pas un jour sans voir un sourire sur son visage.
VOTRE TRAVAIL
Quel a été votre premier job dans la vie ?
« Menuisier »
A quoi ressemble une de vos journées ?
Soit j’enchaîne une journée de « devis/ factures et administratif » avec des rendez-vous clients. Soit créations/ réalisations en atelier avec mes salariés.
À ne pas manquer le café chez mes parents le matin. Chaque anniversaire dans l’entreprise, gâteaux à 13H30.
En période hivernale, chacun amène les boudins de chez soi…nous avons un esprit familial.
Quelles sont les qualités professionnelles que vous appréciez ?
« L’investissement » de chacun.
VOTRE PAYS BASQUE
Quel est votre meilleur souvenir au Pays basque ?
Il y en a tellement !!!
- En famille : tous les Noëls, j’adore.
- Avec les potes : les 400 coups, trop long à raconter, ils se reconnaîtront… Les randonnées, les bons moments, ils se reconnaîtront aussi…
- Avec mon fils : la joie d’être Père, chez nous « Aita », je suis fier de lui.
- Avec les 2 fils de ma chérie : l’amour qu’ils me donnent.
- Avec ma chérie : ça, ça reste notre jardin secret.
Je vous avais prévenu, il y en a beaucoup…
Quels sont les endroits que vous aimez fréquenter ?
- Les montagnes, je ne m’en lasse pas… Tous les petits Villages, magnifiques…
- Beaucoup de restaurants, je n’en citerai pas, on est vraiment gâté de ce côté-là. –
- Le Week-end à Bilbao avec des « tapas » et du « bon vin ». À faire, comme beaucoup d’autres choses…
À quoi ressemblerait votre Pays Basque Idéal ?
Le Pays Basque est tellement beau, je souhaiterais juste qu’on ne le défigure pas. On a de la chance, prenons-en soin !
VOTRE QUESTION
Quelle question aimeriez vous poser si vous étiez sûr(e) d’avoir la réponse ?
Aimez-vous ce que vous faites ?