Distingué au titre de ses qualités humaines, de son talent artistique, pour son approche chamanique de la sculpture et pour avoir rallumé la forge de Gabat.

Notre hommage : Hervé Larrieu exerce le métier de kinésithérapeute. Il aime soigner les gens, c’est comme ça… Cela a développé son toucher et sa sensibilité.

Et puis un jour, le virus le prend, comme un songe de gosse, comme une bulle existentielle qui se décroche de la vase de la routine, pour vous aider à faire surface, à émerger du quotidien, à faire ce pour quoi vous êtes venu sur terre… Il décide de passer de la chair à l’acier…

Hervé Larrieu tombe amoureux de la forge, et sous les conseils du forgeron Léon Etchart, ici, et de Johann LEMIRE, dans le Larzac,  il décide de s’y mettre pour de bon, tout simplement en chauffant et en frappant, dans un style basa, sauvage…  II rallume donc la forge éteinte à la mort d’Alexandre Bordagaray, un grand homme qui fut LE forgeron, apiculteur et chanteur de Gabat décédé le 11 juillet 2010 que nous n’oublions pas comme nous n’oublions pas Pantxika, son épouse.

Voilà, Hervé porte désormais cet héritage, “il chauffe et il frappe”, comme le basajaun, le seigneur sauvage basque, qui selon certaines traditions était aussi le premier forgeron de l’histoire. Ainsi il fait à nouveau résonner l’enclume qui a longtemps rythmé la vie des villages. Il rallume le feu naturel d’où naquit notre terre, et le feu spirituel sans lequel nos corps seraient sans vie, ce feu qui attire à lui, dans l’effort, les âmes renaissantes des vieux forgerons avant lui, comme le font les chamans appelant toutes les énergies et les éléments à fusionner entre eux.

Derrière ces faux airs de César ou de Jean-Pierre Rives, qui comme lui domptent le métal avec davantage d’émotion que de force, il inscrit désormais tout le talent qu’il porte dans cette matière en fusion, qui comme nos vies, doit parfois être longtemps martelée pour révéler tout son sens et toute sa beauté.

Longue vie au nouveau forgeron de Gabat…

© Franck Sallaberry pour Pays Basque Excellence

SON AUTOBIOGRAPHIE :

Je suis trop bavard pour rédiger une autobiographie…je raconte par contre sans retenu mon histoire aux gens que je rencontre et qui veulent bien m’écouter.

Quelques indices cependant à la volée pour vous aiguiller : j’ai beaucoup étudié sans pour autant être bon dans les études, et pourtant j’étudierai jusqu’à mon dernier souffle. J’aime le loup, l’indien, l’ours, la mangouste, le regard franc, les oiseaux quand ils volent, les roses, l’océan mais sa profondeur me fait peur.

J’ai plein d’amis que j’aime et ils me le rendent bien. Je suis parfois maladroit avec mes deux fils (qu’ils me pardonnent), j’aime souvent être seul, la nature et la forge sont des beaux lieus pour cela.je souhaiterai être un maitre de la respiration, du mouvement, de la vibration quand elle vient des profondeurs du cœur et plus que tout de la simplicité… Je vous assure j’y travaille ahahahaha….ah et aussi je suis nul en anglais, j’aimerais y pallier mais je ne sais pas si je vais le faire…et je râle très souvent justement quand je ne respire plus et que je me persuade que ce que je vis est important ahahahaha…

 

VOUS

Quel héros vous fascinait quand vous étiez enfant ?

Il y en avait une flopée, mais pour ne citer qu’eux je dirais: Bozo le clown, Winnetou le Mescalero, Elliot le dragon, Jimmy Connors, Bruce Lee…

Quelles sont les valeurs qui vous sont essentielles ?

Disponibilité, authenticité, simplicité (que je n’arrive pas toujours à honorer !!!).

Quel souvenir aimeriez-vous laisser à ceux que vous aimez ?

Un homme au cœur ardent et immense.

VOTRE TRAVAIL

Quel a été votre premier job dans la vie ?

Hormis, petit, faire le ménage ou nettoyer la voiture de mes parents pour un peu d’argent de poche, ça été de castrer le maïs à mes 16 ans.

A quoi ressemble une de vos journées ?

Joker…c’est tellement différent à chaque jour.

Quelles sont les qualités professionnelles que vous appréciez ?

Créativité, curiosité, persévérance, honnêteté.

VOTRE PAYS BASQUE

Quel est votre meilleur souvenir au Pays basque ?

Le refuge que je trouvais tout petit à Arbonne dans un chêne (que j’appelais le glandier car je ne connaissais pas son vrai nom) à 1m50 du sol sur la 1ère branche, pour des rêveries, des siestes, ou quand mon père me grondait… Il savait d’ailleurs où me trouver ahahahaha.

Quels sont les endroits que vous aimez fréquenter ?

Tous…de la montagne à l’océan, des forêts à la ville (quand je suis disponible pour m’y fondre).

À quoi ressemblerait votre Pays Basque Idéal ?

À un Pays Basque où l’on entendrait en peu plus parler en euskara (une langue dépositaire d’une longue histoire, d’une certaine vision du monde.) Notamment sur la côte, sans pour autant que ce Pays Basque ne se ferme à l’Autre, aux influences extérieures…bref, une grande ouverture sans perdre une once de son identité profonde (facile à dire, moi-même qui ne maîtrise pas cette langue!!!).

Puis, que ce Pays Basque-là soit un moteur, un grand laboratoire, un exemple pour la planète entière en matière d’écologie…une véritable écologie faisant référence à la notion d’harmonie.

Une écologie du cœur, du corps, de l’esprit, des relations humaines dont chacun est responsable, une écologie en relation avec tous les mondes: minéral, végétal, animal, humain, et pourquoi pas supra-humain… Bref une vision bien plus large de l’écologie.

Et en ce qui concerne proprement l’environnement, une capacité à faire AVEC la nature et non contre.Il ne s’agit pas de la soumettre, tel un viol, pour d’uniques intérêts économiques, financiers (qui ne servent souvent d’ailleurs qu’une petite minorité) mais de faire AVEC, tout contre elle, en elle, en l’observant et en se laissant guider par ses lois, sa diversité, sa générosité, son intelligence insondable qui ne peut que nous inviter à une immense humilité et une soif d’apprentissage.

Voilà le Pays Basque dont je rêve…et que sa formidable énergie, en ce sens, inonde le monde….

VOTRE QUESTION

Quelle question aimeriez vous poser si vous étiez sûr(e) d’avoir la réponse ?

Qu’est-ce que je fous là ???…et si la réponse existe, qu’elle ne me soit surtout pas livrée, si ce n’est uniquement au travers d’un large SOURIRE…