David Mugica est une figure emblématique de la promotion de la culture basque à Bordeaux. Ancien Président de la Maison Basque de Bordeaux (dont la nouvelle directrice est Anne-Marie Pedoussaut) cofondateur de TOPA Comptoir Basque, il s’investit toujours avec passion pour faire rayonner les traditions basques au-delà de leurs frontières d’origine.
Un parcours riche et diversifié
Né d’un père originaire de Basse-Navarre et d’une mère béarnaise, David Mugica a grandi dans un environnement imprégné de cultures régionales. Bien qu’il n’ait pas appris l’Euskara durant son enfance, il décide, à l’âge de 23 ans, de s’initier à la belle langue en suivant des cours à Paris, notamment au sein de l’association Sustraiak-Erroak de la Maison Basque de la capitale. Il deviendra d’ailleurs à son tour professeur de basque au sein des Maisons basques de Paris et de Bordeaux.
De la région parisienne sa carrière professionnelle le conduit dans la capitale girondine en 2001, où il exerce en tant que contrôleur aérien au Centre en Route de la Navigation Aérienne Sud-Ouest (CRNA SO). Parallèlement, il s’investi activement dans la communauté basque locale de 2006 à 2022, oui 16 ans de bénévolat ! Il devient vice-président, puis président de la Maison Basque en 2018 et ce pour 7 ans : 7 comme nos 7 provinces ; )
TOPA Comptoir Basque : un lieu de partage et de découverte
Sous l’impulsion de David Mugica, la Maison Basque de Bordeaux a inauguré en 2022 le TOPA Comptoir Basque, un espace multifonctionnel comprenant un bar-restaurant avec terrasse et une boutique proposant une centaine de produits typiques du Pays basque : vins, cidres, bières, spiritueux, charcuteries, fromages, et bien plus encore. Ce lieu est rapidement devenu un point de rencontre incontournable pour les amateurs de la culture basque, offrant une expérience authentique et conviviale. Un concept au statut de SCIC qui est peut-être duplicable à toutes les Maisons basques de France, c’est un projet en réflexion…
Un engagement profond pour la culture basque
En plus de responsabilités professionnelles déjà lourdes dont dépend la sécurité en vol des passagers, David Mugica a consacré une part significative de son temps à la promotion et à la préservation des traditions basques, un peu à la manière d’un ambassadeur local sur Bordeaux. Son long investissement au sein de la Maison Basque de Bordeaux témoigne de sa volonté de créer des ponts entre les cultures et de faire découvrir au plus grand nombre les richesses du Pays basque. Son parcours illustre parfaitement comment une passion personnelle peut se transformer en une mission collective, renforçant ainsi les liens culturels et communautaires au-delà des frontières régionales. Une passion qui l’a tenu souvent loin de sa famille, ce qui est peut être son seul regret, car comme tout enfant basque devenu papa, la famille c’est sacré.
Un leader discret et efficace
David Mugica est reconnu pour son approche humble et son efficacité dans la gestion des projets qu’il entreprend. Sa capacité à fédérer et à coordonner des équipes de bénévoles autour de l’animation et de gérer une multitude de dossier en parallèle a permis à la Maison Basque de Bordeaux de se développer et de diversifier ses activités, attirant un public toujours plus large et varié.
Un attachement profond au Pays basque
Longtemps établi à Bordeaux, David Mugica reste profondément attaché à ses racines basques et à décidé de revenir vivre au Pays en 2022. Cet amour pour sa culture d’origine se reflète dans son engagement à la faire connaître et à la partager avec le plus grand nombre, contribuant ainsi à sa préservation et à sa transmission aux générations futures.
Désormais sans mandat officiel, on sent au fond de lui une forme de nostalgie douce et l’envie de se lancer dans une nouvelle aventure, même si Topa continue à le mobiliser, on sent son regard parfois se perdre et chercher de nouveaux défis…
Ainsi, David Mugica reste une figure bienveillante et influente de la promotion de la culture basque, dont l’engagement et la passion permettent de faire rayonner les traditions et la diaspora basques au-delà de nos provinces natives. Il est le symbole des tous les bénévoles qui partout en France se font les vecteurs modernes de notre culture. Car plus qu’une origine être basque est une nature, une fierté et une destination personnelle… Et comme contrôleur aérien, les destinations comme les trajectoires, David sait les lire et les accompagner.
© Franck Sallaberry pour Pays Basque Excellence
Son AUTOBIOGRAPHIE
Je suis né en 1970 à Oloron Sainte-Marie, capitale du Haut-Béarn, d’une maman béarnaise et d’un papa basque. J’ai baigné depuis tout petit dans ce biculturalisme : dans la ferme natale de ma mère, tous les adultes parlaient béarnais, pas les enfants, histoire tristement classique, et quand on allait à Saint-Jean Pied-de-Port pour voir la famille paternelle, on entendait parler basque lors des parties endiablées de mus, même si seuls quelques adultes savaient vraiment parler basque, et je voyais bien les panneaux en français et en basque
Il aura fallu que j’arrive à Paris à l’âge de 23 ans pour que je me mette à apprendre l’euskara puis le béarnais. L’apprentissage de l’euskara m’aura permis de mieux connaître l’Euskal Herri, de faire plein de rencontres, notamment les bénévoles avec qui j’ai œuvré, d’abord comme élève puis comme « prof » (même si je n’ai aucune compétence dans le domaine de la pédagogie) à Pariseko Euskal Etxea, puis à Bordaleko Euskal Etxea, où j’ai rempli, entre 2006 et 2022 plein de fonctions, « prof » (de nouveau) à la Gau Eskola, correspondant sur Euskal Irratiak, responsable Com, responsable des partenariats et des demandes de subvention, et président pendant 7 ans, avec une implication de tous les instants, ma famille en sait quelque chose. Et je ne peux pas oublier de mentionner LA rénovation des locaux de l’association : celle-ci est en effet propriétaire des murs, achetés par un groupe de sociétaires en 1964, en plein cœur de Bordeaux, quelle riche idée ! La rénovation aura duré presque 10 ans – de 2009 à 2019 -, sans compter les chantiers toujours en cours, pour s’adapter aux besoins, et aura transformé complètement les locaux, au point que certains anciens, qui viennent encore de temps en temps, ne reconnaissent presque plus rien. Certains sont admiratifs, d’autres sont bouche bée incapables de dire s’ils apprécient le travail réalisé. On peut les comprendre.
Cela fait maintenant 2 ans et demi que je suis installé sur la Côte basque : pour la Maison basque de Bordeaux, je m’occupe encore un peu des partenariats et je suis président de TOPA, le restaurant créé peu avant mon départ de Bordeaux. C’est le dernier grand défi relevé par notre association (il y en aura certainement d’autres) : la création d’une véritable entreprise, une SCIC, avec 7 salariés et un CA qui dépasse largement celui de l’association fondatrice.
VOUS
Quel héros vous fascinait quand vous étiez enfant ?
Mon père ! Il était pompier volontaire, je trouvais que lui et ses collègues étaient des héros. C’est encore ce que je pense aujourd’hui, eux et d’autres corps de métier qui œuvrent pour le bien commun.
Quelles sont les valeurs qui vous sont essentielles ?
La droiture, l’humilité, la capacité à se renouveler, à se remettre en question.
Quel souvenir aimeriez-vous laisser à ceux que vous aimez ?
Le souvenir de quelqu’un de droit, humble, capable de se remettre en question.
Quels sont selon vous les clés du bonheur personnel ?
Si seulement je le savais ! Plus sérieusement, je pense qu’il ne faut pas être trop exigeant avec soi ni avec les autres, surtout avec ses proches, je crois que ça commence par là.
VOTRE MÉTIER
Quel a été votre premier job dans la vie ?
Mon tout premier est un petit travail d’été à la Ville d’Oloron Sainte-Marie. Puis j’ai fait mes études à Pau en prépa, puis à Toulouse à l’ENAC, pour devenir ICNA, Ingénieur de Contrôle de la Navigation Aérienne, c’est-à-dire contrôleur aérien. J’ai commencé dans le Centre de contrôle d’Athis-Mons, en région parisienne, puis à celui de Mérignac, puis la Tour de contrôle de Biarritz, et maintenant, je pars dans un organisme qui gère les relations entre contrôleurs civils et militaires.
À quoi ressemble une de vos journées de travail aujourd’hui ?
La journée est en dents de scie : il y a des moments de grande concentration, de rigueur, de gros stress, et des moments plus calmes, qui n’en sont pas moins piégeants.
Quelles sont les qualités professionnelles que vous appréciez ?
Au-delà des compétences techniques, ce que j’apprécie c’est le « savoir-être ensemble », savoir mettre du liant dans les relations humaines. Ce travail est déjà suffisamment stressant : ce n’est pas la peine d’ajouter des tensions entre collègues. Mais les relations humaines ne sont pas toujours simples, ça se saurait !
Quelles sont selon vous les secrets du succès professionnel ?
Dans notre travail, il n’y a pas de succès, si ce n’est celui de bien faire son travail pour qu’il n’y ait pas d’incident, encore moins d’accident, du fait d’une erreur du contrôle aérien.
Si je me place dans la peau du président d’association que j’ai été, c’est l’investissement, l’implication, la passion que l’on peut mettre dans notre activité.
VOTRE PAYS BASQUE
Quel est votre meilleur souvenir au Pays Basque ?
Il y en a tant. Le plus inattendu est la fois où nous, les représentants des Maisons basques de France, nous sommes retrouvés sur le balcon de l’Hôtel de Ville pour le réveil du Roi Léon, c’était à l’invitation de Jean-René Etchegaray. C’était fantastique !
Quels sont les lieux que vous aimez fréquenter ici ?
Le vieux Bayonne pour son architecture et son ambiance, la campagne pour ses villages, ses fermes et sa beauté en général.
Comment définiriez-vous l’identité et la culture basques ?
L’identité basque est très forte, elle repose sur la singularité (dans l’ensemble linguistique d’aujourd’hui) de sa langue, sur la force des autres aspects de sa culture, comme le chant et la danse.
Et la force de la culture basque c’est qu’elle est un savant mélange entre tradition et innovation, avec la volonté de se renouveler tout en gardant ses bases.
À quoi ressemblerait votre Pays Basque Idéal ?
Ce serait un Pays basque où chacun/e pourrait vivre sa culture, parler euskara notamment, sans qu’il soit besoin de déployer tant de militantisme.
Et cerise sur le gâteau : ce serait un Pays basque où nous aurions notre UBB à nous, Union Bayonne-Biarritz (ou Union Biarritz-Bayonne) !
VOTRE QUESTION
Quelle question aimeriez vous poser si vous étiez sûr(e) d’avoir la réponse ?
Pour quelle raison sommes-nous là ? A supposer qu’il y en ait une.