Camille Mathis : le conquérant de l’avenir

Comme les tableaux de Matisse sont davantage que ce qu’ils montrent, Camille Mathis est beaucoup plus que lui-même.

Une inspiration pour tous ceux qui rêvent de développer des entreprises 3.0 au Pays Basque pour y créer de la richesse.

À la croisée des chemins entre audace, changement de vie et volonté de transmettre, Camille Mathis s’impose comme l’un des visages les plus singuliers de l’entrepreneuriat moderne du Pays Basque.

Fondateur de l’école‑startup Conquistadors, il incarne l’énergie de ceux qui refusent le statu quo, rêvent grand et placent l’action comme moteur de transformation — pour eux-mêmes, comme pour leur territoire.

Son caractère farouche et son esprit épris de liberté en font pour nous l’incarnation de l’esprit basque, le vrai, que nous trouvons chez les bergers comme chez les pêcheurs, les entrepreneurs et les artistes, les pacifistes et les guerriers.

Car le monde tout entier tourne et se révèle dans le symbole d’une croix basque… Notre croix à nous.

Un parcours atypique, taillé par un heureux faux départ…

Né à Pau dans une famille de la classe moyenne, Camille a grandi entre le Pays basque nord et Saint Sébastien. Le jeune homme revendique un parcours non linéaire, voire chaotique en ses débuts : échec scolaire, formation de tailleur de pierre à Nîmes, prise de conscience des déterminismes sociaux et financiers, colère, puis cap sur le droit à Bordeaux où il décroche un Master en droit des affaires et fais même un bref passage par Sciences Po pour explorer de nouvelles sphères…

Sa soif d’aventure le conduit alors à voyager grâce au programme Erasmus, il part en Turquie, voyage de Grèce en Iran, de Bulgarie en Arménie puis s’installe à Hanoï au Vietnam pour son Master 2 où il lance un projet audacieux : des villas flottantes fonctionnant aux énergies renouvelables. Il sera même reporter de guerre et frôlera plusieurs fois la mort…

Une expérience qu’il évoque à la fois avec beaucoup de fierté pour les autres et d’humilité pour lui-même. Cette expérience au bout de lui-même, marquera un tournant, révélant sa capacité à mêler idéal, prise de risque et sens des réalités. Au cours d’un de ses voyages, il tournera même dans un film avec Gérard Depardieu et Gaspard Ulliel rencontrés dans un bar grâce au rugby… Le film c’est Les Confins du monde de Guillaume Nicloux… Le titre résonne en lui, cela ne s’invente pas. Il décide de rentrer…

De retour en France, après un passage par le cinéma, les petits boulots et le growth hacking en startup, il décide de s’engager pleinement dans ce qui lui paraît essentiel : repenser l’éducation, l’entrepreneuriat et l’accès au numérique.

Conquistadors : forger des talents, bâtir des ambitions

C’est avec cette conviction que naît le projet Conquistadors en 2018 : une école des métiers startup basée au Pays basque, pensée pour offrir à chacun les clés de l’innovation, de l’entrepreneuriat et des compétences digitales.

Avec une première méthode intense à ses débuts — formation de 4 mois, lancement d’une promo par mois, pédagogie orientée pratique, modules webdesign, SEO, community management, prospection B2B, etc. — Conquistadors propose désormais des séminaires intensifs adaptée à ceux qui veulent « devenir opérationnel rapidement », sans prérequis académique lourd, mais avec une forte motivation.

L’ambition affichée au début : former jusqu’à 360 étudiants par an d’ici 3 ans, puis 2 400 par an à terme. Pour cela, Camille avait prévu d’étendre l’école sur plusieurs sites (Bayonne, Hendaye, Saint-Sébastien…), et avait mené une levée de fonds pour soutenir ce développement.

Mais le projet de Camille a évolué avec le monde, car le temps et le talent sont des denrées rares et les formats pédagogiques se font plus courts.

Car Conquistadors n’est pas seulement une école : c’est un esprit, un projet scalable, une ambition, un logiciel pédagogique qui vise à hacker la réalité et à rendre accessible — hors des grandes métropoles — l’entrepreneuriat, l’innovation, et les opportunités du numérique.

Qu’est-ce que la scalabilité ? C’est la capacité d’un SI (système, réseau et/ou processus), à gérer un volume de travail croissant/décroissant et découvrir son potentiel à être élargi/diminué, prototyper/dupliquer pour s’adapter à la variation de la demande ou l’évolution de l’environnement.

Plus simplement, la scalabilité c’est l’art de créer des idées potentiellement universelles que vous pouvez étendre au monde entier.

Et cette agilité alignée avec l’époque se révèle encore plus puissante.

Un entrepreneur au coeur « conquérant » — entre rêve, audace et réalité

Un entrepreneur c’est toujours l’alliance d’une intelligence, d’une sensibilité, d’une volonté et de fêlures qui font entrer et sortir la lumière.

C’est ce que l’on appelle une personnalité : c’est unique et précieux…

Ce qui distingue Camille Mathis, c’est son énergie insatiable, sa détermination sans concession, son goût pour les défis. D’un bac professionnel de tailleur de pierre, à un master en droit, d’un projet de villas flottantes à la création d’une startup éducative… son parcours est celui de la résilience et de la métamorphose permanentes.

LEGO plutôt qu’EGO

Si Camille n’a pas d’EGO, il conçoit ses projets comme des briques LEGO avec patience, inspiration, convivialité, car construire se fait à plusieurs.

Il intervient dans les lieux les plus connectés de l’hexagone et donne par exemple des masters class à Station F. Station F est un campus de startups, inauguré le 29 juin 2017 réparti sur 51 000m2 et situé dans la Halle Freyssinet, à Paris. Xavier Niel (fondateur de Free) est le créateur de cet incubateur qui est aujourd’hui classé comme le plus grand campus de startups au monde.

Cependant, son ADN basque le rend très sensible à la famille, à la loyauté, au travail, à la responsabilité…

Et nous pensons que c’est quand il deviendra papa, qu’il deviendra l’homme qu’il porte déjà en lui… Mais ceci est un autre sujet.

Camille revendique un style franc‑parler, sans niaiserie ou langage fumeux, une volonté de bousculer les codes : de les hacker, craquer, scraper, implémenter quand il le faut, pour offrir des opportunités nouvelles et opérationnelles à ceux qui n’ont pas de pédigrées classiques.

Des personnes comme lui qui visent la destination plutôt que l’origine.

Il aime l’intelligence brute, comme il aimait la pierre brute qu’il faut tailler avec force et vision pour aider ceux qu’il accompagne à se révéler.

Dans ses conférences et interventions (podcasts, événements), il transmet cette conviction : la réussite n’est pas réservée à une élite, elle se construit avec la volonté, la formation, la passion, beaucoup de travail et parfois un peu de chance qui force et propulse les destins.

Chose rare, il donne aussi avec une générosité spontanée beaucoup de ressources, de tuyaux, d’astuces, de raccourcis que nombre de ses homologues conservent en secret pour garder l’avantage ou les facturer.

Un enracinement territorial et une vision internationale

Camille s’est fait connaître en portant un béret sur sa tignasse fauve. Une coquetterie que beaucoup ont pris pour « un simple truc de com’ ».

Cependant, le port du Xapela n’a rien chez lui d’un gadget ou d’une provocation.

C’est un hommage, à toutes les générations de marins, de bergers, d’artisans, d’artistes, de bosseurs mais aussi de combattants qui l’ont porté fièrement avant lui par tous les temps et sur tous les continents.

Pour autant, Camille n’est pas l’archétype du « startup‑nomade et Bobo » qui jouerait sur son identité comme un gadget marketing. Fier de ses racines, il mise sur le Pays basque comme une terre fertile pour l’innovation et l’entrepreneuriat. Il a parcouru le monde, il sait où sont ses racines et sa famille, mais l’Euskadi n’est que la pointe de son compas.

Si son centre est ici, sa vision englobe la planète à 360° et sans restriction : à travers ses voyages, ses expériences multiculturelles et son désir de créer des ponts entre territoires, technologies et profils variés, il incarne une ambition globale — sans jamais perdre de vue l’ancrage local.

L’esprit des Conquistadors se veut à la fois porte ouverte sur l’extérieur et tremplin pour la jeunesse locale, les talents invisibles, les ambitions à réveiller. Tout comme le Capitaine Basque Juan Sebastián Elcano originaire de Getaria accompagna Fernand de Magellan sur la route des Indes et finit le voyage à sa mort, le Capitaine des Conquistadors accompagnent les entrepreneurs dans ce voyage vers eux-mêmes.

L’exemple d’une génération lucide et pas du tout perdue

Camille Mathis représente, à bien des égards, la nouvelle génération d’entrepreneurs — audacieuse, adaptable, solidaire. Elle croit que le changement vient par l’éducation, l’action, la mise en mouvement collective. Elle voit les problèmes du monde s’accumuler et compte bien contribuer à les régler car sans challenges il n’a pas de défis à relever.

Avec Conquistadors, il ne cherche pas seulement à bâtir une entreprise, mais à bâtir des vies, des parcours, des espoirs. À offrir à chacun la possibilité de réinventer son avenir, d’apprendre vite, de créer, d’entreprendre — même sans le parcours standard.

Dans un monde en mutations rapides, où les repères classiques s’effacent, il incarne l’idée qu’entreprendre, c’est avant tout… se relever, oser, construire… Aux confins du Monde, comme le film auquel il a participé ; mais ce film c’est désormais le sien, et le monde, c’est son monde intérieur, celui où il puise tous ses raisons d’exister… avec les siens, avec les autres, car tout seul, on n’est pas grand chose.

Comme Henri Matisse peignait le passé Camille Mathis peint l’avenir.

Matisse le peintre a été précurseur et chef de file du fauvisme, courant fondé sur la simplification des formes, l’utilisation de couleurs pures juxtaposées qui recherche l’intensité de l’expression.

C’est exactement ce que fait Camille Mathis dans le digital et il nous tarde de voir le futur qu’il va peindre avec les jeunes startups réunies dans ses ateliers…

© Rédigé par Franck Sallaberry pour Pays Basque Excellence

 

Voici son Autobiographie :

Je m’appelle Camille Mathis, et si je devais résumer mon parcours en une phrase, ce serait :
avancer dans l’inconnu, apprendre vite, travailler dur, revenir plus fort.

Depuis l’enfance, j’ai été attiré non pas par les héros qui sauvent le monde avec des superpouvoirs, mais par ceux qui affrontent la réalité sans en avoir aucun.
Le premier qui m’a marqué, c’est Alexandre le Grand : un homme jeune, déterminé, obsédé par l’exploration et capable de comprendre et absorber les cultures qu’il traversait. Il n’a pas seulement conquis des territoires, il a tissé des ponts entre les mondes.
L’autre figure qui m’a façonné, c’est un Basque : Juan Sebastián Elcano, le capitaine qui a terminé le tour du monde initié par Magellan.
Elcano, c’est le symbole ultime de ce que j’admire : l’audace d’y aller, la résilience de survivre, et la noblesse de revenir.
Ses pas, ce sont ceux de tous ceux qui plongent dans l’inconnu avec courage, sans certitude, mais avec une conviction profonde que le chemin vaut le risque.

Les valeurs qui m’ont construit

Si je devais choisir trois mots pour définir mes valeurs, ce serait :
travail, famille, et bienveillance.

Le travail, d’abord. Pas comme une punition, mais comme un moteur. Je crois profondément à l’effort, à l’exécution, au fait de faire plutôt que dire. Le no bullshit, chez moi, ce n’est pas un slogan : c’est une hygiène mentale.

La famille, ensuite. Je viens d’un territoire où le lien n’est pas un concept, mais un socle. Passer du temps ensemble, partager, transmettre : ce sont des moments qui construisent un être humain autant que n’importe quelle réussite professionnelle.

Enfin, la bienveillance. Pas la version molle et complaisante. La vraie : celle qui respecte, qui écoute, qui accueille les différences, qui donne de la place. Être exigeant et bienveillant en même temps, c’est pour moi la meilleure manière d’avancer ensemble.

Si je pouvais laisser un souvenir à ceux que j’aime, ce serait celui d’un homme qui a aidé, qui a construit, qui s’est battu pour les autres, et qui a laissé derrière lui quelque chose d’utile. Une contribution concrète et positive à la société.

Mon rapport au bonheur

Je ne cours pas après le bonheur directement.
Je pense même que le bonheur n’est pas une destination claire. La vie est complexe, imparfaite, parfois brutale. Ce qui compte, pour moi, c’est l’épanouissement à travers l’action : bâtir, entreprendre, contribuer.
Le bonheur, s’il existe, vient après. Comme une conséquence.

Mon premier métier : la pierre, la terre, et l’effort

Avant l’entrepreneuriat, j’ai appris le travail à la dure.

J’ai été tailleur de pierremaçon, ouvrier dans l’agroalimentaire.
C’est là que j’ai compris la valeur réelle du mot “travail”.
Se lever à 6h. Finir à 22h. Être fatigué, mais fier de ce que tu as accompli.
La discipline n’était pas une idée abstraite : c’était mon quotidien.

Quand je suis arrivé dans le monde du digital et des startups, j’ai découvert une autre forme de travail, mais j’ai gardé les mêmes principes :
exécution, rigueur, et zéro temps de niaiser.

Aujourd’hui encore, ce sont les piliers de tout ce que je construis.

Les qualités professionnelles que j’admire

J’admire les gens qui font.
Ceux qui se lèvent le matin et avancent.
Ceux qui exécutent vite, bien, et avec constance.
Ceux qui respectent leur parole.
Ceux qui comprennent que le succès ne vient pas d’un éclair de génie mais de la discipline, de la régularité, et du focus.

Le talent ?
Je n’y crois pas trop.
Je crois au travail, encore et toujours.

Mon lien au Pays basque

Le Pays basque n’est pas “un endroit où je vis”.
C’est une base, une identité, un cadre mental.

Mon meilleur souvenir reste celui de la société gastronomique à Donostia pendant la Tamborrada.
La cuisine partagée, les tambours, la ville entière rythmée comme un seul cœur.
Un mélange de tradition, de fierté, de lien humain très fort.

J’aime les ports comme Lekeitio, les ruelles de Donostia, les montagnes de l’intérieur, les lieux culturels comme Tabakalera, le cinéma L’Atalante à Bayonne, la confrérie des pêcheurs… La liste est trop longue.
J’aime ce territoire pour sa diversité : mer, montagne, culture, identité.

La culture basque, pour moi, c’est d’abord les gens.
Peu importe qu’ils parlent basque, espagnol, français ou occitan : ce qui compte, c’est leur respect du territoire, de sa langue, de sa gastronomie, de son histoire.
C’est une culture ouverte, mais fragile.
Elle doit être protégée, transmise, vécue.

Mon Pays basque idéal ?
Un pays basque unifiéindépendant dans ses décisions, souverain, multilingue, ancré dans l’Europe mais maître de son destin.
Un pays où les locaux peuvent vivre, travailler, décider, et jouer un rôle sur la scène internationale.

Ma grande question à l’univers

Si je pouvais obtenir la réponse à une seule question, ce serait celle-ci :

Comment l’humanité va-t-elle s’adapter dans un monde où l’intelligence artificielle aura remplacé une immense partie du travail humain ?
Et cette abondance technologique pourra-t-elle enfin nous libérer des guerres, des rivalités et des divisions ?

C’est une question qui touche à l’avenir, au sens, au rôle de l’humain.
Elle dit beaucoup de mes espoirs et de mes inquiétudes